Souvenirs de Bernard Favre; la petite enfance, Renens 1948 - 1957  
Les souvenirs de Bernard Favre  
La petite enfance  
Renens 1948 - 1957  
Chapitre 01  
B.Favre; 09.05.17; Version 0.1; chapitre 01, page 1 / 20  
Souvenirs de Bernard Favre; la petite enfance, Renens 1948 - 1957  
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Introduction  
Renens, rue du Léman 11  
Renens, vues aériennes vers 1960  
Renens, images d'ambiances vers 1960  
Renens, cartes topographiques de 1957 et 2016  
Le logement et l'audiovisuel  
Les travaux ménagers vers 1955  
1955, briquer le parquet pour se muscler  
L'école  
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La course d'école.  
La course d'école, illustration.  
Le racisme à L’école du dimanche  
Le tir fédéral de 1954  
Le stock-car respectivement l'autocross.  
Quatre promenades et une baignade.  
La première, Chavannes  
La deuxième, le garage de l’arcenciel à Crissier.  
La troisième, la scierie de Crissier.  
La quatrième, le saucisson à la braise.  
La baignade au Parc Bourget.  
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Souvenirs de Bernard Favre; la petite enfance, Renens 1948 - 1957  
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Gilbert et Christian  
2 Christian et Gilbert  
Introduction  
Cette année, en mai 2016, Jean le fils de mon frère Gilbert m'a rendu visite à Baden et remit des  
photos de famille dont les deux cidessus. Ces photos mon décidé à lancer un projet que j'ai en  
tête depuis longtemps, raconter ma vie !  
Sur la réalisation de ces radotages.  
J'aurais pu écrire un roman dans le style de "L'adolescent" de Dostoïevski, mais je n'ai pas l'âme  
d'un écrivain, et je me serais égaré dans les méandres de mon imagination. J'ai choisi de faire un  
recueil de notices qui seront regroupées dans des chapitres distincts pour chaque thème abordé,  
le roman sera une cartothèque digitale. Ce choix permet d'ajouter au gré de mes pensées des  
notices sans déranger l'ordre existant.  
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Souvenirs de Bernard Favre; la petite enfance, Renens 1948 - 1957  
CH1020 Renens, Rue du Léman 11  
Des alentours champêtres.  
Vers 1950, l'agriculture, l'exploitation de l'argile, du gravier et la décharge (ruclon) prédominait  
dans le quartier du Léman.  
En face de notre maison se trouvait une carrière d'argile avec son excavatrice à godet et son  
chemin de fer Decauville et une ferme avec un pré ou pâturait des vaches.  
À gauche en direction du cimetière il y avait une gravière avec une tour dotée d'une excavatrice  
à câble avec benne racleuse, en face, la décharge qui recevait les ordures de Lausanne, et  
plus loin la briqueterie tuilerie de Renens (BTR).  
Derrière en direction de Malley il y avait des jardins familiaux,des champs de pomme de terre,  
blé ou choux selon les saisons et un petit ruisseau.  
Les charmes de la petite enfance.  
C'est dans cette maison que j’ai fait mes premiers pas avec mon petit frère Gilbert et  
mes parents.  
Depuis j'ai habité dans d'autres demeures, mais celle du Léman 11, c'est la seule à  
laquelle j'appartiens.  
C'était le temps de l'insouciance et des jeux avec les enfants du quartier et surtout  
la fillette blonde du rez-de-chaussée.  
Ses parents partirent s'installe à la Chaud-de-fonds parce que "ça payait mieux",  
nous enlevant notre petite copine.  
Je ne me souviens pas si j'avais le béguin de cette petite, mais je m'étais cassé un  
poignet pour ses beaux yeux.  
Au cirque Knie j'avais vu un équilibriste, un jour j'ai voulu lui en mettre plein la vue et j'ai  
commencé à faire l'équilibriste sur une corde à linge de l’étendage.  
La corde à cédé et mon poignet s'est cassé contre un chevalet en bois.  
Renens de 1954 à 2016.  
Pour illustrer les "alentours champêtres" et donner une idée  
visuelle de cette époque j'ai placé dans les pages suivantes des  
photographies et des cartes topographiques.  
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Renens, vue aérienne vers 1960  
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. Ruedu Léman 11  
. L'excavatrice à godet  
. le chemin de fer Decauville  
. Emplacement de la ferme  
. Emplacement de notre jardin  
. L'arrêt du tram et le kiosque. Avant midi, le  
9. Briqueterie tuilerie de Renens (BTR)  
10. Ici se trouvait la gravière avec une excavatrice à  
câble avec benne racleuse.  
11. Emplacement de la décharge (ruclon)  
12. Ici, en hiver, il y avait une roulotte et une cage  
avec un lion !  
gendarme prenait une chaise dans le bistrot d'en  
face, la posait au milieu du carrefour et réglait la  
circulation.  
13. Le petit lac était un dépotoir qui contenait de  
l'huile, des détergents etc. de couleur noirâtre et qui  
dégageait une odeur nauséabonde.  
14. Collège du Censuy  
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. Le chiffonnier Goute avait son "cheni" là!  
. Ici il y avait presque toujours une locomotive à  
15. Café du Léman  
vapeur sous pression.  
16. Place de jeux  
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Souvenirs de Bernard Favre; la petite enfance, Renens 1948 - 1957  
Renens, images d'ambiances vers 1960  
Locomotive CFF C 5/6 (8).  
Locomotive de manoeuvre Type "Tigerli".  
La machine sous pression  
C'était des locomotives de ce type qui  
rangeait les wagons. C'était un va-et-vient  
continuel que j'aimais observer.  
soufflait comme un bœuf, crachant  
de la vapeur et de la fumée. Cela  
me fascinait et m'impressionnait.  
Le terminus de la ligne Nr.17 vers la  
gare de Renens  
L'excavatrice à godet (2)  
et le chemin de fer Decauville (3)  
Le camion à ordures qui passait une fois par  
semaine, ressemblait à cela.  
On déblayait la neige avec un tri-  
angle tiré par un cheval  
La poubelle de10 litres, rarement pleine, ne  
contenait que des déchets inorganiques.  
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CH1020 Renens, cartes topographiques de 1957 et 2016  
En couleur la carte de 1957, et en arrière plan en rouge la carte de 2016  
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Souvenirs de Bernard Favre; la petite enfance, Renens 1948 - 1957  
Rue du Léman 11 en 1964. En 1957 l'atelier n'éxistait pas encore.  
Le logement.  
La maison du Léman 11 était un bâtiment de trois étages, comprenant un appartement  
par étage. Un vaste jardin s’étendait au sud – ouest, avec un grand poulailler et un cerisier.  
On occupait au premier étage un appartement de trois pièces, plus une cuisine.  
Il n’y avait pas de chauffage central, d’eau chaude, de salle de bains ou d’armoire frigorifique.  
Par contre, on avait une cave qui était un vrai gardemanger avec lequel on aurait tenu  
un siège. Au plafond était suspendu des saucissons et du lard fumés. Dans des pots de  
grès des perchettes attendaient des jours meilleurs dans du vinaigre et dans une caisse de  
sable des poireaux étaient alignés comme des soldats.  
On y trouvait aussi des conserves de fruits et des confitures que la maman confectionnait elle-  
même, des boîtes de conserve diverses, des pommes de terre, des plantons de pdt., et des  
bouteilles de vin. Il y avait aussi du bois et du charbon pour l’hiver.  
L'audiovisuels.  
Nous n’avions pas de téléphone, de radio, de télévision  
et Internet n’existait pas encore. On s’informait en lisant « la  
feuille d’avis de Lausanne », « l’illustré suisse » ou «  
l’almanach du messager boiteux », que la maman  
achetait à Samuel Burnand  
Samuel Burnand 1896-1985.  
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Les travaux ménagers vers 1955.  
Le jour de lessive était un jour de corvée qui épargnait à la  
ménagère le fitness club.  
C’était un cérémonial mensuel qui débutait la veille du  
jour de lessive.  
La maman commençait par mettre le linge sale dans la  
couleuse, la remplissait d’eau et coupait du bois qu’elle  
chargeait dans le foyer avant de l’allumer.  
La couleuse et le puisoir  
Le linge passait la nuit dans son « lissu » (jus).  
Ensuite elle confectionnait deux gâteaux aux fruits ou au  
fromage qu’elle mettait sous clef pour la nuit, c’était notre  
dîner pour demain.  
Le jour de la lessive elle se levait de bonne heure.  
Elle commençait par sortir de la couleuse les grosses  
pièces de linge et les mettait dans la machine à laver.  
Le puisoir ? c’était la pompe à eaux de l’époque !  
Le mot de machine à laver pour cet engin infernal est  
exagéré, c’était un fût vertical ouvert dessus. Au fond se  
trouvait un agitateur qui oscillait horizontalement de La machine à laver  
gauche à droite dans un bruit d’enfer.  
Ensuite, le linge via l’essoreuse à rouleaux atterrissait  
dans un bassin d’eau froide où la maman le finissait avec la  
planche à laver le linge, le linge repassait par l’essoreuse  
pour finir sur un chevalet de bois en attendant la corde à  
linge !  
L'essoreuse à rouleaux  
Les petites pièces de linge passaient de la couleuse à la  
planche à laver et finissaient dans une corbeille en  
passant par l’essoreuse.  
De temps à autre la maman allait étendre son linge.  
Le lissu avec ses miasmes servait à récurer la cuisine !  
La plance à laver  
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1955, briquer le parquet pour se muscler  
Pour l’entretien des parquets cirés on utilisait une « cireuse à parquet » dite « galère », en  
allemand « Bohnerbesen », « Bohnerblocker ».  
Cet engin extraordinaire, en fonte, mesurait environ 15 × 20 × 5 cm et pesait 8 à 10 kg.  
Dans un premier temps, après avoir dégagé la chambre, on plaçait sous la « galère » une  
paille de fer et on briquait fermement le plancher !  
Ensuite venait le cirage du parquet et après vingt à trente minutes d’attente, la paille de fer  
était remplacée par un feutre, et on lustrait le plancher jusqu’à l’obtention de la  
brillance, respectivement de la patinoire désirée.  
Pour finir l’odeur de térébenthine qui empestait la chambre, nous débouchait les sinus  
pendant une semaine.  
La cireuse à parquet dite "galère"!  
Le rêve de toutes les minettes.  
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L'école  
J’allais à l’école au collège du Censuy.  
L’institutrice s’appelait Mlle. Castelli, une Tessinoise avec une belle chevelure noire et une jolie poitrine,  
dont je garde un bon souvenir.  
J’étais un enfant maladif, les deux premières années, je totalise septante neuf jours d’absence moins dix  
jours d'écoles buissonnières  
Devant le collège du Censuy à Renens, la classe de 1 ère de Mlle. Casatelli en 1955-56  
La visite de la fabrique de chocolat Perrier à Chavannes.  
À huit ans, l’annonce que l’on va visiter une fabrique de chocolat qui produit des têtes de nègre vous fait  
saliver.  
Mais malheureusement il ne me reste que des souvenirs flous de cette excursion au royaume des  
douceurs.  
Je me souviens d’une grande salle avec de grandes tables vide, c’est ici que l’on nous donna des  
branches au chocolat  
Têtes au choco (politiquement correct)  
Têtes de nègre (politiquement incorrect)  
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La course d'école.  
Pour ma première course d’école, un autocar jaune, un Saurer à toit ouvrant emmena toute la classe au  
signal de BelmontsurLausanne.  
C’est ivre du bruit du moteur pétaradant, du claquement des changements de vitesse manuelle et de l’air  
sifflant à nos oreilles, que l’on arriva au signal.  
Parti du Censuy en direction de Renens Croisée, on bifurqua à droite en direction du pont du Galicien à  
Malley en longeant la voie du tramway de la ligne sept.  
En 1957, l’espace entre Renens Croisée et Malley était occupé par des champs et des terrains vagues.  
Juste avant Malley se trouvait l’usine Bobst précédée de l’usine d’embouteillage de CocaCola.  
Cette dernière, située au bord de la route exposait à la vue du public, derrière un vitrage, une machine  
de mise en bouteilles en service. On pouvait voir d’un côté les bouteilles vides entrer dans la machine, et  
ressortir pleines de l'autre côté.  
Le voyage se poursuivit à travers Lausanne, de la Rosiaz à Belmont c’était un paysage de  
forêts et de champs agricoles.  
Belmont avec sa cinquantaine d’habitations ressemblait à une station de montagne.  
Un chemin pentu bordé de champs et de quelques villas reliait Belmont au Signal. Au Signal il y avait  
une auberge et un abri pour les pique-niqueurs.  
On a joué toute la journée avec un panorama magnifique sous les yeux.  
Pour le repas de midi chaque enfant avait emporté son cassecroute, le mien avait passé à la trappe  
pendant le voyage. À midi, on a eu droit à de la soupe.  
Illustration voire page suivante.  
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Souvenirs de Bernard Favre; la petite enfance, Renens 1948 - 1957  
La course d'école, illustration.  
Autocar Saurer à toit  
ouvrant vers 1955  
Belmont vers 1957,  
en arrière-plan en  
rouge, Belmont en  
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Le restaurant Tea room au bas du chemin de la cure  
vers 1960 (Démoli vers 1970) Marcel Burnier  
Bas du chemin de la Cure en 2016.  
https://map.geo.admin.ch  
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Le racisme à L’école du dimanche.  
On allait à l’école du dimanche, la maman nous donnait à chacun 20 c. pour la collecte.  
À la fin du prêche, le pasteur nous invitait à déposer notre offrande dans le tronc que tenait  
un nègre en bois en disant « C’est pour les missionnaires qui vont civiliser ces sauvages qui ne  
croient pas en dieux ! ».  
À la maison, le père, qui avait passé dixhuit ans à la Légion étrangère, racontait qu’en  
Afrique, la légion pacifiait la région en tirant au fusil sur les cases pour les calmer !  
L’antisémitisme.  
Un jour il y avait la maman, une dame, moi à pied et Gilbert dans la poussette. Tout ce joli monde se  
promenait, on était juste avant le café du Léman, quand un homme avec un chapeau vint à notre  
rencontre, lorsqu’il fut a notre hauteur, il salua en soulevant son chapeau.  
Les dames lui rendirent son salut dans une espèce de gloussement.  
Puis la maman à voix basse : tu connais ?  
La dame : oui, c’est un youpin  
La maman : j’avais bien vu qu’il y avait quelque chose !  
C’était l’esprit du temps !  
La pousette Wisa-Gloria de Gilbert  
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Le tir fédéral de 1954  
Le stand de tir se situait au Crochy dans la commune d'Ecublens.  
On y avait été en famille, je me souviens vaguement des vignes qui étaient derrière les cibles et des  
tireurs, mais surtout du vacarme.  
Mon père avec ses 18 ans de Légion étrangère se pavanait en connaisseur.  
On attendait 60 000 à 70 000 tireurs qui disposaient de 380 cibles.  
Les dépenses approchaient les 8 millions et le roulement total les 20 millions de francs.  
Les tireurs avait le choix entre 25 concours dotés de 2 580 000 francs de prix.  
Vue panoramique des installations.  
Le cortège d'ouverture du 7 juillet 1954  
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Souvenirs de Bernard Favre; la petite enfance, Renens 1948 - 1957  
Le stock-car respectivement l'autocross.  
Un dimanche toute la famille a assisté à une course d’autocross. Je crois que cela se déroulait entre  
Echandens et le bois d’Ecublens.  
Le stockcar est une course de voitures de tourisme qui se déroule sur des circuits de terre, boueuse de  
préférence.  
Tous les coups sont permis, sauf les tamponnages trop violents. Mais le spectacle doit être assuré !  
En général la voiture qui était déjà un tas de ferraille au départ ne survit pas à la compétition.  
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Souvenirs de Bernard Favre; la petite enfance, Renens 1948 - 1957  
Quatre promenades et une baignade.  
Je me souviens de quatre promenades que j’aie faites lorsque j’avais cinq ou six ans.  
On s’est promené plus de quatre fois en famille, mais pour quelle raison j’ai encore un souvenir vivace de  
ces trois là m’échappe totalement.  
Leur seul point commun, c’est l’eau !  
La première, Chavannes  
Un jour la maman et moi mais sans mon frère on est sorti par une journée ensoleillée et chaude.  
On se dirigea vers le cimetière du Caudrai, puis on emprunta un chemin qui descendait entre les vignes,  
ou je me tordais les pieds sur les grosses pierres qui le parsemaient. Arrivé en bas on se dirigea vers la  
route cantonale puis en direction de Chavannes. J’apercevais le clocheton du collège.  
On passa devant une ferme, plus loin des vaches pâturait. Quand on est arrivé à la hauteur des vaches,  
l’une me suivit, de peur j’ai couru suivi par la bête.  
La maman criait « ne court pas, n’aie pas peur, elle ne te fera rien », mais je continuais de courir en  
direction de la Mèbre avec son eau grise et malodorante.  
Arrivé au bord d’un mur qui surplombait la rivière je m’arrêtais et me je me retournais ! la vache  
heureusement s’était arrêtée, sinon de peur j’aurais sauté dans le Mèbre.  
La passivité de ma mère est étrange, c’était une fille de paysan qui aurait pu arrêter cette vache sans  
peine.  
Surtout si l’on compare sa réaction aux WC du terminus de la ligne sept.  
Ce jourlà je me suis rendu au pissoir, et me tenais près de la porte, quand une personne est entrée et  
s’est mise à l’autre extrémité.  
D’un coup, la porte à claqué contre le mur, est ma mère était là, plantée comme un chien de faïence.  
On habitait ici.  
La carte de 1950, en rouge et en arrière plan la carte de 2017  
B.Favre; 09.05.17; Version 0.1; chapitre 01, page 17 / 20  
Le lieux du drame!  
Souvenirs de Bernard Favre; la petite enfance, Renens 1948 - 1957  
La deuxième, le garage de  
l’arc-en-ciel à Crissier.  
C’était aussi par une journée  
ensoleillée avec la maman mais sans  
mon frère.  
On arriva au garage de l’arcenciel en  
passant par la gare de Renens.  
Je le vois encore, cet arcenciel  
imposant, perdu dans la nature et qui  
avait l’air d’interroger les passants.  
Derrière lui on ne voyait que des  
champs et des arbres fruitiers.  
Sur le chemin du retour avant le  
garage existait une carrière dont je  
garde encore le souvenir.  
Le garage de l'Arc-en-ciel  
La carrière  
La carrière se composait d’une  
étendue dépourvue de végétation parsemée de tas de cailloux et d’une vaste mare d’eau grise.  
Aujourd’hui encore, je me demande quel était le but de cette promenade de 6 km.  
La troisième, la scierie de Crissier.  
Cette fois j’étais seul avec mon père pour cette randonnée de dix  
kilomètres.  
Je me souviens bien du bassin d’accumulation et d’une roue à aubes  
que je regardais en suivant mon père. Dans mes souvenirs, la  
randonnée commence à la carrière près du garage de l’arcenciel.  
On avait emprunté un chemin qui descendait en direction du nord  
vers une rivière.  
Au bord de ce chemin à gauche je garde le souvenir de deux bunkers  
avec des caisses de munitions ouvertes permettait d’apercevoir le  
laiton brillant de beaux obus.  
Cette narration bizarre contient deux défauts. Premièrement la  
carrière est à 417m d’altitude et la scierie à 453 m, donc, on aurait  
plutôt dû monter. Deuxièmement, le tir de bunkers situés sur la  
gauche de la route aurait été dirigé sur Prilly – Lausanne.  
La carte de 1927, en rouge et  
en arrière plan la carte de 2017  
B.Favre; 09.05.17; Version 0.1; chapitre 01, page 18 / 20  
Souvenirs de Bernard Favre; la petite enfance, Renens 1948 - 1957  
La quatrième, le saucisson à la braise.  
C’était un samedi ou un dimanche, avec mon père on s’est rendu à la gare de Renens. On est monté dans  
un train omnibus, un traclet qui s’arrêtait dans tous les pissoirs de vignes.  
Arrivé à destination on est descendu et une marche nous conduisit dans une clairière au bord de l’eau.  
Il y avait là une dizaine d’individus, en complet noir ou gris tous avec des chapeaux, c’était probablement  
des anciens légionnaires. Il discutait, buvait et mangeait, entre autres des saucissons à la braise.  
Ils avaient enveloppé les saucissons dans une épaisse couche de papier journal avant de les déposer sur  
les braises et de les recouvrir. Après le temps de cuisson réglementaire, on les retirait de la braise et les  
débarrassait du papier.  
Alors on découvrait un saucisson heureux qui transpirait de plaisir.  
Puis, j’ai eu besoin d’aller aux toilettes. Mon père m’indiqua où les WC se situaient.  
Ces toyets avaient installé les WC sur la rivière. Deux arbres jetés par dessus et quelques planches  
disjointes formaient une passerelle au milieu de laquelle trônait un cabanon.  
Je m’aventurais sur la passerelle qui oscillait, entre les interstices des planches je voyais l’eau claire de la  
rivière couler.  
Arriver au cabanon je m’attendais à trouver des toilettes comme à la maison, des clous ! ils avaient  
simplement enlevé une ou deux planches.  
J’ai vraiment eu trouille de tomber la dedans, je ne me souviens pas de ce que j’ais fait (aux culotte peut  
être) !  
B.Favre; 09.05.17; Version 0.1; chapitre 01, page 19 / 20  
Souvenirs de Bernard Favre; la petite enfance, Renens 1948 - 1957  
Le Caudrai  
Léman 11  
Ferme de la Mouline  
Plage du Parc Bourget  
Renens et Chavannes, août 1960  
La baignade au Parc Bourget.  
Un dimanche après midi ensoleillé, toute la famille est partie en promenade.  
De la rue du Léman 11 nous sommes montés au cimetière du Caudrai pour ensuite descendre en  
direction du lac en passant devant la ferme de la Mouline et en longeant la Chamberonne ( la rivière à  
écrevisses) avec son eau grise et nauséabonde.  
Les chemins après le cimetière et vers la ferme étaient parsemés de gros cailloux qui mettaient à mal  
nos pieds.  
Je me souviens bien de la ferme, mais également du silence qui régnait sur ce paysage provençal.  
Arrivée au lac, la maman nous fit enfiler les caleçons de bain qu'elle avait tricoté en laine.  
Avec mon frère on batifolait dans l’eau tout en remontant nos caleçons mouillés.  
Je me souviens d’avoir éprouvé la gêne à l’idée que des gens auraient pu nous apercevoir avec ces  
caleçons ridicules, heureusement nous étions seuls sur cette plage. Le père avec son chapeau et la  
maman s’était assis à l’ombre.  
En fin d’aprèsmidi on a pique-niqué, et on a pris le chemin de la maison.  
Je garde une souvenir merveilleux de cette excursion.  
B.Favre; 09.05.17; Version 0.1; chapitre 01, page 20 / 20